Panneaux Parc de Miribel

Panneau 1 : L’Escalier

L’escalier qui relie la rue du Général de Gaule au parc Miribel est dans un style néo-classique. Il est probable que son aspect actuel date du XVIIIème siècle, vers 1710, au moment même où la propriétaire des lieux, Madame de Galles fait « rajeunir » les remparts. Il dessert alors les communs du château (écuries, grange, logement des domestiques). Cet accès permet ainsi de relier le château au bourg de Montbonnot, petite cité commerçante située sur la route de Grenoble en direction de la Savoie. L’emplacement de la fontaine est donné plus tard, en 1855, par Madame de Miribel, nouvelle propriétaire dans un style néo-classique

Panneau 2 : Le Château

La plateforme sur laquelle se trouve aujourd’hui le parc et le château de Miribel, devenu depuis 1986 la mairie de Montbonnot-Saint-Martin, accueille dès le début du XIIème siècle une forteresse de type « philippienne », capable de résister avec peu d’hommes aux attaques d’envahisseurs, comme les Savoyards.

Mentionné pour la première fois en 1116, le château de Montbonnot est décrit en 1339 comme presque carré, disposant de plusieurs tours et d’un donjon, le tout entouré de remparts. Il n’occupe alors que la partie de la plateforme correspondant à l’actuelle cédraie.

Ce château fort, orgueil des Dauphins, est vendu avec le Dauphiné en 1343 au royaume de France. Plus confortable que les demeures de Grenoble sans doute, les rois y séjournent lors de leurs passages. Parfois ils y laissent leur reine. Ainsi Anne de Bretagne, devenue femme de Louis XII y séjourna 4 mois en 1507 avec sa fille Claude de France, laquelle séjournera de nouveau à Montbonnot en 1516 avec son mari, François 1er.

En 1590, le château est rasé, à la suite des guerres de religion qui opposent Lesdiguières et la Ligue Catholique renforcée par les troupes du Duc de Savoie. De ses cinq siècles d’existence, il n’en reste aujourd’hui que le soubassement et le puits.

Dans la partie Nord de l'enceinte, une maison carrée reste debout. C’est cette maison forte qui va devenir le château actuel :

Madame de Galles acquiert en 1655 cette maison « aulte, carrée, à la forme d’une tour », qu’elle transformera entièrement, la rénovant et lui ajoutant quatre tours pour lui donner les apparences d’un château avec les matériaux de l’ancien château fort.

Panneau 3 : L'Hospice

Les XIIème et XIIIème siècles sont des siècles de réveil économique et Montbonnot, à la porte de Grenoble, est un lieu de passage très fréquenté et connu, notamment pour ses marchés.

L’hospice est alors créé par la famille d’Arces en 1433 à la sortie Nord du village. Une tour témoigne encore de cette construction, qui très probablement faisait aussi partie du système défensif du village. À l’origine, cet hospice a pour vocation d’accueillir les malades, les pèlerins, les pauvres, les lépreux grenoblois mis en quarantaine. Au début, il est tenu par les religieux de Saint-Martin mais, par la suite, un recteur est nommé pour gérer l’établissement. Ainsi, très vite, les familles des malades doivent verser une pension pour y séjourner. En 1580, il accueille 14 soldats (sa capacité maximum) puisque les hôpitaux de Grenoble sont complets à cause des batailles menées par Lesdiguières. Dans ces mêmes années, où les épidémies de peste se succédaient, les portes de la ville étaient fermées et les voyageurs étaient amenés à contourner le village.

L’hospice aux revenus non-négligeable survit jusqu’au XVIIIème siècle. Il est racheté, morcelé et hérité à plusieurs reprises et figure dans le testament de Melle BARATIER en 1856 qui, à son décès le légua à l’Évêché de Grenoble sous condition de le transformer en une école de filles dirigée par des sœurs. Celle-ci ferme en 1901, alors que le Comte Ludovic de Miribel, qui en est en partie propriétaire, a lutté contre la fermeture de cette école, ce qui lui valut une condamnation.

Panneau 4 : Les Remparts

Les murailles du vieux château féodale sont peu à peu transformées en remparts pour résister aux assauts des canons. Ils sont achevés vers le milieu du XIIIème siècle. Ainsi, pendant cinq siècles, le château-fort de Montbonnot avec son architecture de type « philippien », va s’élever sur une éminence rocheuse, facilement défendable, et sur les pentes duquel pousse de la vigne.

Des remparts, la vue est dégagée, ce qui permet de surveiller les ennemis arrivant au loin. Les remparts sont malmenés mais résistent durant la guerre entre le Dauphiné et la Savoie qui prend fin en 1354

En 1589, le château est assiégé et malgré la présence de nombreux paysans requis pour renforcer les remparts, les deux cents soldats de Lesdiguières capitulent en 1590 devant les quatre-mille hommes du duc de Savoie. Le château est détruit et les remparts sont éventrés. Le château fort, enjeu pour les catholiques et les protestants, dans la défense ou la prise de Grenoble, à côté des forts de Gières et du Cornillon n’est plus que champ de ruine.

Panneau 5 : Ancien donjon

Vers l’an 1116, à l’emplacement du pavillon carré actuel, commence la construction du donjon, qui, fait corps avec les remparts, dominant Grenoble et la vallée de l’Isère. Tour de près de 10 m de diamètre et de 32 m de haut au 17ème siècle, elle accueille au rez-de-chaussée les écuries. Un escalier de pierres permet d’accéder à une vaste salle où se rassemblent les hommes d’armes, puis à des chambres notamment celle du seigneur. Le premier châtelain est Pierre Auruce en 1250. Par la suite, le seigneur dort dans le logis seigneurial, bien plus confortable.

Au XVIIIème siècle, les lieux commencent à prendre l’allure d’un parc dédié à la promenade. Appréciant tout particulièrement la douceur du climat de l’emplacement de l’ancien château fort, Madame de Galles signe un bail de très longue durée pour disposer de la totalité du domaine. Elle le clôture et fait construire deux portails pour fermer sa propriété, interdit tout passage, toute pâture, relève les remparts, dessine des allées dans un style « à la française ».

En 1892, à la demande du Comte Ludovic de Miribel, le parc est métamorphosé, avec l’aide des paysagistes Luizet pour suivre la mode des jardins « à l’anglaise » du XIXème siècle. Ainsi le pavillon carré actuel sort de terre et devient un lieu de distraction pour le comte qui y installe même un lit, pour sa sieste.

Panneau 6 : Le Puits et la Cour

Le puits médiéval, très profond mais aujourd’hui partiellement comblé, se trouvait au milieu de la cour-haute du château qui accueillait le châtelain, sa famille, des hommes d’armes et une prison dans laquelle fut enfermés 80 juifs accusés d’être responsable de la peste noire en 1348. Ce puits est un élément vital pour toute la population, hommes et bêtes, surtout en cas de siège puisque la population s’y réfugiait en cas de danger, en échange de la Corvée.

À l’emplacement du parking actuel, se trouvait la cour basse du château composée de bâtiments administratifs tel que celui du notaire delphinal, une chapelle et d’autres logements pour des artisans et les domestiques.

La cour haute du château correspondant à l’actuelle cédraie et le logis seigneurial se trouve au niveau de l’espace gravillonné, terrain de pétanque.